Gugumus Frères

L. Gugumus Successeur
A. Morin-Gugumus, Gendre & Successeur
Charton & Colin, Successeurs
Nancy
de 1863 ou 1865 à 1909 pour la fabrication
de 1909 à ca. 1950 pour la distribution d'horloges Ungerer

 

1865 - 1873 : 23, rue Brulée à Strasbourg.
Après 1873: 18bis, puis 16 rue de Boudonville à Nancy.
Puis, à nouveau 18, rue Boudonville ainsi que 1, 3 & 5 Quai Ligier-Richier à Nancy.

Lettre à entête de maison Gugumus

Entête d'une lettre - prospectus [F0028]
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Autour de l'une des fabriques d'horloges d'édifice les plus célèbre, Schwilgué, qui deviendra ensuite Ungerer, à Strasbourg, se développent quelques autres fabricants tels que Adam ou encore Gugumus ou des installateurs tels que Farnier-Grosjean.

Les frères Gugumus, Modeste et Louis, ont tout d'abord travaillé chez Schwilgué à Strasbourg, ce qui leur permet de se dire « élèves du célèbre Schwilgué ». En fait ce titre est probablement un peu abusif, au moins en ce qui concerne Louis Gugumus, qui est entré dans l'entreprise Ungerer le 26 mai 1859 [E0032], date à laquelle Jean-Baptiste Schwilgué était déjà décédé. Mais l'appellation d'élèves de Schwilgué était efficace dans leurs prospectus [F0028], [E0030].

En 1863 [F0029] ou 1865 [F0077], les frères Gugumus créent leur propre entreprise à Strasbourg, où ils commencent à exploiter les plans et le savoir-faire Schwilgué [K0010]. Leurs premières horloges semblent dater de 1868 [F0028].

En 1873, les frères Gugumus partent s'installer à Nancy, l'Alsace et la Lorraine ayant été annexées par l'Allemagne depuis la guerre de 1870 - 1871 [F0077]. Il est probable que les tensions entre la France et l'Allemagne à cette époque et les droits de douanes très importants favorisent le développement de l'entreprise Gugumus au détriment d'Ungerer resté à Strasbourg. C'est d'ailleurs en 1871 que la famille Gugumus obtient la nationalité française [E0031].

Bien que ses horloges sont essentiellement des copies des horloges Schwilgué-Ungerer, Gugumus récolte durant cette période un nombre important de médailles et d'honneurs aux concours et aux expositions. En 1903, il se targue ainsi d'avoir obtenu 45 médailles Or, Vermeil et Argent [G0038].

Lorsque Modeste Gugumus décède, Louis, reprend seul l'entreprise [F0028 - Date ca. 1900]. Il est alors âgé d'environ 55 ans [E0031]. Puis, à une date non précisée mais entre 1903 et 1909, le gendre de l'un des frères, A. Morin, reprend l'entreprise [F0029, E0030]. Enfin Charton & Colin lui succèdent, avant 1920 [F0074 et F0075].

Entre 1868 et 1900, Gugumus a vendu 450 horloges, soit environ 15 unités par an en moyenne. Les ventes sont à 85% faites dans la région de Nancy et en Alsace-Lorraine [F0028]. A titre de comparaison, à la même époque, Schwilgué-Ungerer a déjà vendu de l'ordre de 3000 mouvements [F0002].

Près de Nancy, un autre horloger installe des horloges d'édifice, provenant cette fois de Morez (horloges Cretin-L'Ange ou Bailly-Comte). Il s'agit de Jules Germain-Blaise, basé à Saint-Nicolas. Cette maison, fondée en 1834, semble avoir installé environ 200 horloges d'édifice dans les années 1870 et 80.

Horloge Ungerer

Horloge Gugumus [E340]
Source http://www.comtoisen.de/gugumus.htm
Malheureusement ce site a disparu, sans traces...
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Horloge Ungerer

Horloge Ungerer [E240]
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Nous avons quelques informations sur les relations entre Schwilgué-Ungerer et Gugumus. Les horloges Gugumus sont quasiment des copies conformes des horloges Schwilgué. Gugumus ne s'en cache d'ailleurs pas : « Les horloges du système Schwilgué, que seul je construits en France [nous sommes avant la guerre de 1914 et Strasbourg, où réside Ungerer, est alors en Allemagne], et dont la réputation est pleinement acquise, sont construites d'après les théories et les règles de mécanique les plus précises » [F0029].

Comme nous pouvons le voir ci-joint, les horloges des deux constructeurs sont effectivement extrêmement similaires. Nous remarquerons que la forme de la platine est légèrement différente, avec des petits triangles évidés en bas chez Ungerer.

Les frères Gugumus ont-ils exploité légalement ou illégalement les plans et le savoir-faire de l'entreprise Schwilgué-Ungerer ? Nous ne le savons pas. Cependant, en 1905, Ungerer semble vouloir contrer ce concurrent gênant puisqu'il crée un distributeur spécifique à Nancy, l'entreprise Farnier-Grosjean. Celui-ci subsistera uniquement jusqu'en 1908, date à laquelle il déposera le bilan [K0010 basé sur E0030].

Le 1ier avril 1909, Morin-Gugumus signe un contrat avec Ungerer par lequel il s'engage à ne vendre que des horloges Ungerer. Ce contrat est renouvelé le 26 novembre 1919 [K0010 basé sur E0030].

D'autre part la Maison Gugumus s'est diversifiée dès avant 1885 dans les pompes à incendie, puis plus généralement dans la fourniture d'équipements pour les sapeurs pompiers [G0071]. Louis Gugumus invente en particulier une nouvelle échelle aérienne, échelle qui garde encore aujourd'hui le nom « d'échelle Gugumus », ou « Rosalie». Elle fut utilisée pour hisser en hauteur des observateurs des champs de tirs pendant la guerre de 14, mais son utilisation principale était et reste celle faite par les pompiers.

 

Dans les années 1950, l'entreprise cesse de fournir des horloges d'édifice pour se concentrer sur la fabrication de matériel pour pompiers [F0077, K0020]. En 1977, elle dépose le bilan, est rachetée par les Ets Bouyer qui abandonnent ses activités quelques mois plus tard.

Informations complémentaires sous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gugumus

Prospectus Gugumus

Catalogue Gugumus [F0075] de 1920
Source http://www.csvaldelorne.com/
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Horloge Gugumus

Horloge Gugumus [E401] de 1872, à quatre corps de rouage.
Voir http://archeus.virtua.perso.neuf.fr/