Mais que se passe-t-il donc au bistrot de l'angle de la rue Mandar?

 

Paris, 1859 : Sous la pression démographique engendrée par l'exode rural, la capitale se voit administrativement agrandie et passer de 12 à 20 arrondissements. A cette époque, la plupart des fabricants d'horloges d'édifice se trouvent dans un périmètre relativement restreint : le deuxième arrondissement tel qu'il est nouvellement découpé et quelques rues le jouxtant du premier et du troisième arrondissement.

Ainsi, au 10 de la rue Mandar, depuis 1827, est installée la maison Niot, puis Blin, son successeur.

Juste à côté, au 12 de la même rue, Piéplu et Schuchbauer vendent également des horloges d'édifice, probablement d'origine Jean Wagner.

Or, ce Jean Wagner est installé au 118 de la rue Montmartre, qui croise la rue Mandar...

Puis, il déménage à quelques centaines de mètres de là, rue Neuve des Petits-champs.

Paris et ses arrondissements avant 1860.

Paris et ses arrondissements après 1860
et localisation des principaux fabricants d'horloges d'édifice [A0014]

Son cousin, Bernard-Henry, autre fabricant notoire d'horloges d'édifice, déménage au 122, rue Montmartre.

De plus aux numéros 96 à 100 de la même rue, un certain E. Beignet, Horloger-Mécanicien vente sa "Fabrique Spéciale d'Horloges Publiques".

Un tout petit peu plus loin, dans le troisième arrondissement mais jouxtant le second, c'est le célèbre Detouche qui tient boutique. Il est au 222, 228 et 230 de la rue St Martin.

Et perpendiculaire à cette rue, au 69 rue des Gravilliers, A. Colin écoule des horloges d'édifice peut-être fabriquées à Morez, dans le Jura.

Quant à la dynastie Lepaute et Henry-Lepaute, elle se situe au 247, rue St-Honoré dans le premier arrondissement, tout près de chez Jean Wagner.

 

Seuls quelques horlogers parisiens semblent plus éloignés : Paul Garnier, qui réside Bd. Haussman, ou encore Dorléans, installé au 110, rue du Faubourg du Temple. Mais l'essentiel des fabricants d'horloges d'édifice se concentrent dans le deuxièmes arrondissement et quelques rues autour, dans le premier et le second arrondissement.

En cette seconde moitié du XIXe, ces quartiers fourmillent d'autres horlogers et revendeurs.

Quelles pouvaient être les relations entre toutes ces maisons, fabriques et revendeurs ? Nous ne le savons pas, mais les horloges fabriquées présentent souvent de très franches similitudes. Ces fabricants étaient-ils ennemis jurés se copiant mutuellement, s'arrachant les marchés parisiens et les meilleurs ouvriers ? Ou, au contraire, collaboraient-ils en partie à la manière des fabricants de Morbier et Morez ?

Mais que se passait-il donc au bistrot de l'angle de la rue Mandar ?

 

Dernière mise à jour de cette page : 16/11/2011